Quelle que soit la religion, on constate bien souvent que différents courants ou doctrines naissent au sein de chaque groupe, en se démarquant les uns des autres sur certains aspects. Même s’il vénère le même Dieu, ces groupes de croyances peuvent alors adopter des positions bien distinctes. Le sédévacantisme est un bon exemple de cette scission à l’intérieur de la religion catholique. Ceux qui épousent cette doctrine sont appelés sédévacantistes. Ils ont leurs propres conceptions qui différent largement de la position du Vatican. Cette article est destiné à faire la lumière sur cette forme de christianisme et de catholicisme.

Son origine

Cette théorie voit le jour en août 1971 dans une publication de l’ecclésiastique Joaquin Saenz y Arriaga. Dans son article, le théologien d’origine mexicaine véhicule l’idée que le pape Paul VI est à la tête d’une nouvelle religion. Ce dernier se retrouve un an après les faits, excommunié, et son article qualifié de sacrilège.

Le religieux fonde son analyse sur une liste de faits bien précis. Pour lui, tous les papes ayant succédé à Pie XII seraient illégitimes. Autrement dit, des papes comme Benoît XVI, Jean-Paul II, ne sont rien d’autre que des usurpateurs. Du même coup, comme vous l’aurez compris, le sédévacantisme rejette le Vatican et ne reconnait pas son autorité. Quelle est la cause d’un tel ressentiment ?

Le rejet du Vatican

La discorde prend racine dans les années 1962 à 1965 sous Jean XXIII. Considéré comme l’initiateur de l’ouverture de l’Église sur le monde moderne, il n’est pas vu d’un bon œil par certains conservateurs. La reconnaissance et la défense des libertés religieuses ainsi que la réforme de la liturgie furent de trop pour certains groupes attachés à un catholicisme plus traditionnel.

Ces actes, qui sont vus comme une avancée, un progrès, furent considérés par d’autres comme une pure hérésie et jugés comme des actes de trahison. Pour les sédévacantistes, l’Église catholique ne peut faire erreur dans l’enseignement de la foi ou encore dans la promulgation des rites liturgiques. Personne ne peut donc s’y opposer encore moins le Pape qui en est le garant.

Conclusion

Dans la doctrine sédévacantisme, le changement n’est pas une option et est perçu comme un acte de défiance envers la religion et sa pratique traditionnelle. Les sédévacantistes s’opposent alors à tout courant libéral qui tend à apporter de nouvelles idées, car ils considèrent l’ensemble des papes post-Vatican II comme étant pervertis.

Un autre acte fut comme la goutte qui fit déborder le vase. Ce fut le jour où des photos du pape Jean-Paul II en train d’embrasser le Coran ont circulé. Cet acte fut perçu par de nombreux sédévacantistes comme une insulte envers tous les catholiques. Cette tendance d’une ouverture sous couvert de progrès qui, en réalité, dénaturerait totalement les racines du catholicisme, s’est confirmé pour eux à chaque nouveau pape. Les dernières positions de l’église dans l’actualité ne font que les conforter sur leur position.