La célébration des messes sédévacantistes

L’histoire des religions nous apprend que l’Église catholique a connu de nombreuses divisions. L’une des plus récentes a conduit à la naissance du sédévacantisme, un mouvement développé et soutenu par une minorité de catholiques qui remettent en cause, depuis plus d’un demi-siècle, l’autorité des derniers papes. Cet article rappelle les origines de ce courant religieux et décrit les rites de célébration des messes sédévacantistes.

Le sédévacantisme : Définition, genèse et précurseurs

Le sédévacantisme relève du schisme. C’est un courant religieux qui rejette la légitimité de tous les papes élus depuis Jean XXIII. Pour cette catégorie de chrétiens, certains décrets du concile du Vatican II relèvent de l’hérésie, c’est-à-dire qu’ils sont antidogmatiques. Il s’agit, entre autres, des décrets relatifs à la liberté religieuse, à l’ouverture de l’Église au monde moderne (modernisme), à l’œcuménisme.

En contestant les conclusions de ce concile, les sédévacantistes estiment que le Saint-Siège est vacant depuis 1958, car ses derniers occupants enseigneraient des théories proscrites par la véritable Église. Au nombre des ardents défenseurs de cette position, on cite fréquemment les évêques Ngo Dinh Thuc et Marcel Lefebvre. Ils seront plus tard excommuniés par l’Église romaine.

Les rites et pratiques d’une messe sédévacantiste

Pendant la messe des catholiques, le nom du pape régnant est toujours cité sauf en cas de vacance du siège (période allant du décès ou de la démission d’un pape à l’élection d’un autre). C’est au cours d’une prière suppliant le Christ de veiller sur tous ses serviteurs en occurrence le souverain pontife. La pratique ne sera jamais observée au cours d’une messe sédévacantiste, car, pour le célébrant, Saint Pierre n’a eu aucun successeur pendant la période post-Vatican II. Ces messes sont dites « non una cum », ce qui signifie « sans l’union du pape ».

La caractéristique principale des messes sédévacantistes est leur forme tridentine c’est-à-dire leur conformité aux recommandations du concile de Trente (1542). Parmi les raisons de discorde doctrinale entre chrétiens modernistes et conservateurs traditionalistes se trouve l’abandon officieux du latin. Ainsi, les liturgies sédévacantistes se célèbrent en latin en opposition à la réforme de 1970 qui autorise la messe en langue locale. Le chant grégorien réintroduit par Vatican II est aussi contesté, car étant déjà abandonné par le concile de Trente.

À l’exception de ces différences, une messe sédévacantiste est globalement similaire à celle des autres catholiques. Elle démarre toujours par une procession d’entrée et s’achève par la formule de renvoi du prêtre. Les principaux rites pratiqués pendant la célébration sont : l’usage d’encens, la lecture de l’évangile et de l’Ancien Testament, l’homélie, le crédo, l’offertoire, la consécration, la communion, etc.

En juillet dernier, Un décret papal publié par le Vatican visait à interdire la célébration de la messe latine dans les églises paroissiales. La décision a été perçue comme une véritable provocation par beaucoup de groupes catholiques traditionnels. Avec une telle mesure on peut se demander si Rome ne va pas finir par alimenter véritablement la tendance sédévacantiste chez certaines de ses ouailles.

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